Depuis 2014, les règles de sécurité et prévention des risques ne cessent de se durcir. Elles progressent au cœur d’un secteur de métier durement impacté par les accidents du travail. Le professionnel du paysage, tout comme le particulier qui entretient son jardin, s’expose à de multiple risques. L’opérateur encourt des dégâts à la fois d’ordre biologique (morsures, piqures d’insectes ou de plantes, allergies), chimique (exposition aux produits phytosanitaires) ou d’ordre physique (manutention d’objets lourds, manipulation de matériel dangereux, mauvaises postures).
La déchiqueteuse de végétaux et le broyeur de branches sont des outils mécaniques qui nécessitent certaines précautions d’emploi. Le broyeur professionnel comme le broyeur pour particulier dispose d’éléments coupants et mobiles susceptibles d’happer les vêtements ou les membres de l’opérateur. Il engendre également des projections de bois, de pierres ou de poussières pouvant blesser le corps, le visage, ou les yeux.
Le choix d’un équipement de protection individuelle (EPI) adapté et l’utilisation rigoureuse du matériel sont essentiels. Un mauvais usage sans protection adéquate peut avoir des conséquences graves : coupures avec surinfection possible, voire sectionnement de membres.
Sécurité et prévention des risques
L’opérateur risque le plus souvent de se faire happer par les éléments mobiles, ou d’être blessé par les projections. Afin de minimiser son exposition et accroitre sa sécurité, la déchiqueteuse de déchets verts et le broyeur à branche professionnel sont soumis à des règles de fabrication et de sécurité très strictes. Le broyeur répond à la norme de sécurité NF EN 13525. Cette dernière spécifie les prescriptions de sécurité et les vérifications de conception et de construction des déchiqueteuses mobiles : automotrices, portées, semi-portées ou traînées, employées en foresterie, agriculture, horticulture et paysagisme.
Les dispositifs manuels de sécurité d’un broyeur de branches
Tout d’abord, afin d’éviter les projections, il doit être impossible d’orienter la cheminée d’éjection du broyeur dans la direction de la trémie d’alimentation. Certaines goulottes amovibles permettent d’orienter l’évacuation du broyat. L’opérateur doit alors veiller à ce que l’éjection des copeaux soit toujours dirigée dans une zone dégagée.
Les parties mobiles d’une déchiqueteuse de végétaux ou d’un broyeur de branches doivent être conçues de sorte à limiter leur exposition. La hauteur du plancher de la trémie et sa profondeur doivent respectivement être au minimum égales à 600 mm et 1500 mm. En-dessous, les éléments mobiles sont plus facilement accessibles avec les mains ou le pied. Et par conséquent, le risque d’accident est beaucoup plus important.
Des dispositifs de sécurité bien intégrés et bien pensés
Lorsque les roulements ne peuvent être complètement inaccessibles pendant leur fonctionnement, la déchiqueteuse de végétaux ou le broyeur de branche professionnel doivent se doter de dispositifs d’arrêt d’urgence. Chaque broyeur doit alors disposer à l’extérieur de la trémie d’une barre de sécurité horizontale basse, et de 2 barres verticales latérales. Le but est de permettre l’activation involontaire du dispositif de sécurité par une partie quelconque du corps en cas de happement de l’opérateur dans la trémie d’alimentation. Les forces maximales exercées sur les barres afin d’arrêter les rouleaux d’alimentation ne doivent pas excéder 150 N pour la partie horizontale, et 200 N pour les parties verticales.
La partie horizontale haute doit également comprendre un dispositif d’arrêt d’urgence – une barre de sécurité ou des boutons coup de poing. Enfin, au moins deux arrêts d’urgence doivent être installés de chaque côté de la trémie. Ces dispositifs doivent au moins provoquer l’arrêt immédiat des rouleaux d’alimentation par l’opérateur ou un agent tiers. Sur une machine dépourvue de rouleaux d’alimentation, l’arrêt d’urgence doit interrompre immédiatement les éléments de déchiquetage. La notice d’instructions et les indications présentes sur la machine doivent décrire ces dispositifs de sécurité.
Les mécanismes automatiques de sécurité d’un broyeur de branche
D’autres dispositifs de sécurité doivent également être présents sur la déchiqueteuse de végétaux ou le broyeur de branches professionnel. Reliés au système d’allumage, des capteurs contrôlent l’accès aux éléments mobiles : organe de coupe, moteur. Ils ont pour mission d’interrompre ou d’empêcher les roulements de fonctionner une fois un verrou d’accès ouvert. Cela permet d’effectuer par exemple des opérations de maintenance en parfaite sécurité. L’absence d’une pièce ou la défaillance d’un dispositif de sécurité doit également provoquer l’arrêt des roulements ou empêcher leur mise en marche.
Des processus automatisés pour toujours plus de sécurité
Tous ces dispositifs ne doivent pas entraver le travail de l’opérateur. Ils doivent également être conçus de sorte à ne pas être contournés ou rendus inopérants.
Enfin, la présence d’un outil pour pousser sans risque les débris vers les rouleaux d’alimentation est obligatoire. Cet outil n’est pas indispensable en présence d’un tapis de convoyage dans la trémie.
La vigilance reste de mise
Avant d’utiliser un broyeur, il est important de bien lire la notice d’utilisation. Et de bien repérer les points de dérivation permettant d’arrêter immédiatement les roulements en cas d’incident. En cas de bourrage, il est impératif de couper le moteur avant d’intervenir. La déchiqueteuse ou le broyeur à branche ne doit jamais rester allumés en cas d’absence de l’opérateur, même un court instant. Enfin, il convient de broyer dans une zone dégagée et sécurisée. Mais également de s’assurer qu’aucun animal ou enfant ne soit à proximité : particulièrement dans le périmètre d’éjection.
La sécurité et la prévention des risques ne sont pas des notions à prendre à la légère. Surtout pour un domaine d’activité reclassé en 2005 au 2ème rang des secteurs présentant le plus de risques.
Sources :
Convention collective des entreprises du paysage
CHSCT : La prévention des risques professionnels des jardiniers et paysagistes
Articles L. 4321-2 du code du travail et R 4322-1 du code du travail
Champ d’application de la norme NF EN 13525 : 2005+A2 : 2009 « Machines forestières – Déchiqueteuses – Sécurité »
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